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Séminaire mensuel "Sociétés, politiques et cultures du monde iranien" (2017-2018)
lundi 16 octobre 2017
Séminaires pluridisciplinaires de Mondes iranien et indien
 
Organisateurs
Oliver Bast (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3), Matteo DeChiara (INaLCO), Denis Hermann (CNRS), Julien Thorez (CNRS)
 
[marron] Lieu et numéro de salle : à vérifier pour chaque séance [/marron]
INaLCO, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris
Horaire
1er jeudi du mois (sauf jours fériés)
17h – 19h
Première séance : jeudi 9 novembre 2017
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Ce séminaire peut être validé dans le cadre des Master 1 et Master 2
(Études iraniennes - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
Le séminaire Sociétés, politiques et cultures du monde iranien est organisé par Monde iranien et indien. Il vise à présenter des recherches récentes sur l’Iran et le monde iranien (Afghanistan, Inde, Asie Centrale) dans une perspective pluri-disciplinaire (Histoire, Sciences politiques, Anthropologie, etc.). Selon les séances, un ou deux intervenants présenteront leurs travaux respectifs.
Ce séminaire se veut un lieu d’échanges et de débats intellectuels. Il est ouvert à tous les chercheurs travaillant sur le monde iranien, aux étudiants de master, aux doctorants ainsi qu’aux chercheurs sur d’autres aires culturelles.
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Programme
 
Jeudi 9 novembre 2017, 17h-19h
Lieu : INALCO, 65 Rue des Grands Moulins, 75013, Paris - Amphi 2 (2ème étage)
- Julia Hartley, Laming Fellow auprès du Queen’s College, Université d’Oxford
Poètes Sans Frontières : La réception de Sa’di dans la littérature française du XIXème siècle
Dr Julia Hartley est Laming Fellow auprès du Queen’s College, Université d’Oxford. Elle a obtenu son doctorat de l’Université d’Oxford avec une thèse en littérature comparée sur Dante et Proust en 2016. Ses publications incluent des articles dans Modern Language Notes, French Studies, Marcel Proust Aujourd’hui. Elle travaille à présent sur un projet intitulé « Iran and its Uses in 19th-Century French Literature », qui examine l’image de l’Iran et la réception de la littérature persane dans différents genres littéraires. Elle s’intéresse aussi à la réception de la littérature occidentale, et en particulier la Divine Comédie de Dante, dans la littérature persane.
La communication suivra une piste de traduction et d’adaptation, nous menant du poète iranien du XIIIe siècle Sa’di à une poète française du XIXe siècle, Marceline Desbordes-Valmore. Le poème de Desbordes-Valmore intitulé « Les roses de Saadi » sera d’abord présenté dans le contexte plus large de la réception française de la littérature persane, une réception qui dans le cas de poètes tels que Victor Hugo témoigne souvent d’un exotisme romantique, mais qui reste tout de même informée par les importants travaux de traduction des universitaires contemporains à ces auteurs. À travers une lecture attentive des passages du Gulistan de Sa’di qui inspirèrent Desbordes-Valmore et une comparaison des traductions qui circulaient à l’époque où elle écrivait, on démontrera que « Les roses de Saadi » reprend consciemment le discours métapoétique présent dans le préface du Gulistan. On soutiendra que Sa’di est nommé par Desbordes-Valmore non pas pour obtenir un effet exotique, mais pour signaler cette relation intertextuelle. « Les roses de Saadi » offre ainsi l’opposé de l’« orientalisation » de l’Orient décrite par Edward Said dans Orientalism (1978) : la source orientale n’y est pas soulignée pour sa différence, mais incorporée de manière subtile. Desbordes-Valmore choisit de privilégier dans sa ré-écriture de Sa’di un thème qui résiste bien le passage du temps et le déplacement culturel : les forces et les limitations du langage humain.
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Jeudi 16 novembre 2017, 17h-19h
Lieu : INALCO, 65 Rue des Grands Moulins, 75013, Paris - Amphi 2 (2ème étage)
- Alice Bombardier, chercheuse associée au CADIS (EHESS)
Les pionniers de la Nouvelle peinture en Iran dans les années 1940
A l’occasion de la parution de son ouvrage Les pionniers de la Nouvelle peinture en Iran. Œuvres méconnues, activités novatrices et scandales dans les années 1940 (Peter Lang, Berne, 2017), elle présentera ces artistes iraniens méconnus qui, face à un héritage pictural multiséculaire, font évoluer au milieu du XXème siècle la pratique de la peinture en Iran. Il s’agira de restituer comment l’effervescence des années 1940 donne naissance à un style pictural novateur, la Nouvelle peinture, grâce aux « transgressions » de ces jeunes artistes qui inventent de nouvelles pratiques artistiques (l’usage de couleurs acryliques pures, la peinture en plein air...) mais aussi sociales (l’exposition publique). Nombreuses furent les résistances : procès en justice, vandalisme, censure, interdiction de publier leurs revues. Aujourd’hui encore, leur héritage demeure paradoxalement occulté. Pourtant, leur force de conviction fait évoluer le métier d’artiste en Iran.
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Jeudi 7 décembre 2017, 17h-19h
Lieu : INALCO, 65 Rue des Grands Moulins, 75013, Paris - Salle 3.15
- Florence Hellot-Bellier, Mondes iranien et indien
Le regard du docteur Tholozan et du docteur Feuvrier, premiers médecins de Nasser ed-Din Shah, sur l’Iran de la seconde moitié du XIXe siècle
Engagé en 1858 pour être médecin de Nasser ed-Din Shah, le docteur Tholozan est resté à Téhéran jusqu’à sa mort en 1897, à l’exception d’une année (1889-1890) au cours de laquelle il a été remplacé par le docteur Feuvrier. Très proches du souverain iranien et très étroitement mêlés à la vie de la cour, les deux médecins ont transmis leur vision de la société iranienne dans leur correspondance et, pour le docteur Feuvrier, dans un récit publié autour de 1900 (Trois ans à la cour de Perse), ainsi que dans les albums de photographies qu’ils ont l’un et l’autre composés. La longue durée du séjour du docteur Tholozan dans le pays lui a permis de suivre l’évolution de la société iranienne au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. S’il a fait preuve d’une approche scientifique de cette société, en apportant sa contribution aux recherches médicales de l’époque et en se servant des outils de l’anthropologie et de l’ethnologie, il n’en pas moins témoigné, comme le docteur Feuvrier, d’un profond attachement à l’Iran et à son souverain.
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Jeudi 1er février 2018, 17h-19h
Lieu : INALCO, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, Salle 3.15 (3e étage)
- Sandra AUBE LORAIN, chercheuse contractuelle, CNRS, Mondes iranien et indien
Sur les traces d’un patrimoine méconnu : les mausolées érigés dans le Mâzanderân au XVe siècle
La région du Mâzanderân (nord Iran) conserve un important corpus de structures funéraires érigées au cours du XVe siècle. Situés en marge des plus célèbres ensembles architecturaux construits à la même période sous les Timourides (r.1370-1506) ou les Turkmènes qarâ qoyunlus et âq quyûnlûs (r.1378-1508), ces mausolées n’ont fait l’objet que d’études très partielles ; une grande partie de ce corpus s’avère même encore inédite. Or, ces structures funéraires apportent des perspectives tout à fait nouvelles sur les traditions artistiques du monde iranien des XVe-début XVIe siècles.
Cette intervention présentera cet ensemble de mausolées, et ses apports, à travers trois principaux axes. Le premier visera à mettre en avant le type architectural très spécifique de ces structures, qui témoigne de traditions artistiques régionales très marquées. Le second axe introduira l’exceptionnel ensemble de portes et de cénotaphes en bois sculptés associés à ces mausolées. Une dernière partie s’intéressera enfin aux artisans œuvrant à ces ensembles. Ces mausolées mâzanderânis conservent en effet un remarquable ensemble de signatures d’artisans, émanant notamment de la corporation méconnue des artisans du bois : ces données épigraphiques introduisent des équipes pluridisciplinaires, mais aussi des familles d’artisans du bois.
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Jeudi 8 Mars 2018, 17h-19h
Lieu : INALCO, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, Salle 3.15 (3e étage)
- Alisa SHABLOVSKAIA, doctorante à la Sorbonne Nouvelle – Paris 3/Sciences Po Paris, Mondes iranien et indien
Les princes Qajars face aux enjeux de l’ère révolutionnaire (1905-1921) : les interdépendances dynastiques et les interférences étrangères
Les appréciations sur la dynastie qajare demeurent contradictoires, qu’ils s’agissent des travaux sur l’histoire de l’Iran comme des débats contemporains sur le rôle de la dynastie dans le développement socio-politique du pays. Le cas de trois princes qajars – Mohammad ‘Ali Mirza (Mohammad ‘Ali Shah ultérieurement), Salar al-Dowleh et Sho‘a‘ al-Saltaneh – est particulièrement représentatif de l’ambiguïté des récits historiques liés aux dernières décennies du règne des Qajars. La proximité des trois princes avec les autorités diplomatiques russes, étant l’une des causes principales de leur discrédit aux yeux des nationalistes iraniens et des puissances européennes, nous permet aujourd’hui de revoir le processus de la désintégration du système politique traditionnel en Iran à la lumière de sources russes inédites. Entre 1905 et 1921, manifestant parfois une capacité d’action concertée et à d’autres moments un manque de solidarité traduit comme conséquence du factionnalisme à l’intérieur de la famille qajare, les trois princes entreprirent plusieurs tentatives de prise du pouvoir par la force, entrèrent à maintes reprises en négociations non-officielles avec les représentants des puissances étrangères et recoururent à l’aide des chefs militaires tribaux. Les oscillations politiques des princes qajars engendraient la confusion non seulement dans les cercles politiques étrangers, mais aussi chez les autorités iraniennes tiraillées entre les sympathies vers le régime traditionnel et l’agenda réformiste.
S’appuyant principalement sur les sources d’archives et publications russes et persanes (mais utilisant également les sources en anglais et en français), on tentera de reconstituer le parcours politique des trois princes qajars depuis l’avènement de la révolution constitutionnelle iranienne en 1905 jusqu’au coup d’état de Reza Khan en 1921. Une attention particulière sera apportée à la révolte de Salar al-Dowleh de 1905, la campagne de retour de Mohammad ‘Ali Shah de 1911 ainsi qu’aux relations entre le gouvernement iranien et Sho‘a‘ al-Saltaneh durant les années 1916-1917. En remplaçant la focale du récit habituel de la confrontation entre les Qajars et les constitutionnalistes sur les relations à l’intérieur de la famille royale elle-même et le rapport avec les autorités étrangères, on espère proposer un éclairage nouveau sur la nature des rivalités princières et les capacités des membres de la famille qajare à mobiliser des soutiens étrangers.
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Mardi 22 mai 2018, 17h-19h
Lieu : INALCO, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, salle 4.15 (4e étage)
- Abbas AMANAT, William Graham Sumner Professor of History, Yale University
Iran’s two and a half revolutions : tragedy but no farce
In the course of the 20th century Iran witnessed two major revolutions : the Constitutional Revolution of 1906 to 1911 and the Islamic Revolution of 1979-1989. In the post WWII era it also experienced a proto-revolutionary upheaval that ended in 1953. Comparing the three episodes offers an insight into persistent themes in Iran’s political culture, evolving society, and messianic aspirations and asks whether there are common historical roots and unresolved dilemmas.
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Jeudi 31 mai 2018, 17h-19h
Lieu : INALCO, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris, salle 4.17 (4e étage)
- Nader Nasiri-Moghaddam, Professeur à l’Université de Strasbourg
Les frontières de l’Iran à l’Est de la mer Caspienne et dans la partie orientale du pays au temps de Nâser od-Din Shâh Qâjâr (1848-1896)
Le règne de Fath-‘Ali Shâh (1797-1834) est habituellement considéré comme désastreux et ce monarque est montré du doigt par les Iraniens pour avoir perdu des parties du territoire iranien conformément aux traités de Golestân et de Torkamânchây. Mais, au temps de son arrière-petit-fils Nâser od-Din Shâh (1848-1896) le gouvernement iranien perd des terres beaucoup plus vastes. Alors pourquoi dans les sources historiques persanes ce monarque n’est pas aussi sévèrement critiqué que son arrière-grand-père ?
 
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